Un « accident » est une rupture dans le système HVE (Homme – Véhicule -Environnement)

Un accident, ça se construit…

Selon le Larousse, l’accident est un « événement fortuit qui a des effets plus ou moins dommageables pour les personnes ou pour les choses ». Fortuit signifie « qui arrive par hasard ».

Si on prend du recul par rapport à la situation et à ses conséquences, l’aspect fortuit (c’est-à-dire imprévisible) disparaît. Plusieurs études de l’IFSTTAR, notamment du Laboratoire Mécanismes d’Accidents montrent que la composante humaine est présente plus de 9 fois sur 10. Il y a un peu de tout : des lacunes de perception (« je n’ai pas vu… »), des erreurs d’analyse (« j’ai cru que… »), des pertes de connaissance, des endormissements, mais surtout, des infractions. Souvent plusieurs, et qui se combinent.

Dans la très grande majorité des cas, la ou les infraction(s) que l’on va retrouver dans le scénario de « l’accident » sont banales, habituelles. En tout cas, pour leur auteur. Le responsable de la collision a automatisé une ou plusieurs transgressions. En plus, comme la plupart du temps il ne se passe rien, ni sinistre ni verbalisation, pourquoi cesser de le faire ? Tant que je gagne, je joue… Et je construis mon « accident ».

La cause humaine de cette construction complexe d’un accident est donc liée par un relachement volontaire ou involontaire des automatismes appris en auto-école.

La notion de hasard n’y est plus : on constate les conséquences d’un dysfonctionnement.

En effet, du point de vue des accidentologues, un « accident » est une rupture dans le système HVE (homme-véhicule-environnement). Une situation de conduite normale, c’est un humain qui se déplace dans un environnement donné avec un véhicule. Chaque élément du système interagit avec les autres. Mais c’est l’humain qui régule le système lui-même.

Et l’enjeu est là : il n’y a pas de fatalité dans les collisions routières. Il est donc possible d’agir.

Les facteurs humains sont le principal facteur contributif dans 95 % des accidents (Sabey, 1983, Kuhlmann 1993).

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